Amours biodégradables – Gilles Peyroux

Une nouveauté pour moi, un recueil de nouvelles. Si je navigue de plus en plus entre les genres, je ne prends que très peu de chemins différents concernant la forme. Toutefois, j’ai décidé de tenter le changement avec Amours biodégradables de Gilles Peyroux, auto-édité, gentiment proposé par l’auteur en service-presse via Simplementpro.

Mark fantasme la fille idéale. Max fuit toutes relations sentimentales. Emmanuel peine à oublier son grand amour. Quant à Loïc, il découvre à peine les sensations que provoquent les premiers émois.
De son côté, Lise veut seulement être aimée, être heureuse.

Qu’ils recherchent la personne idéale ou pensent ne pas être faits pour les histoires d’amour, qu’ils n’arrivent pas à se remettre d’une récente rupture ou se déclarer à la personne aimée, les personnages de ce recueil vont se croiser, s’aimer, se manquer.

Amours biodégradables, ou dix nouvelles sur de jeunes adultes un peu paumés dans le grand chaos des sentiments…

♣ Ma lecture ♣

Parlant. La plume de Gilles Peyroux est faite de phrases courtes, qui s’enchaînent rapidement et vous plongent dans le récit comme si l’autour vous parlait. Ou bien sont-ce les personnages qui vous parlent ? On a le sentiment d’être dans leurs pensées, dans leur ressenti.

Du rythme marqué de jolies tournures. Avec ce type de plume, j’ai parfois peur de me laisser porter, embarquer, sans noter quoi que ce soit qui puisse sortir du lot. Cela n’a pas été le cas avec Amours biodégradables, j’ai pu quelques fois m’arrêter dans mon élan pour remarquer une phrase, un bout de paragraphe, que j’ai trouvé particulièrement joli.
« (…) elle se sent à part. Comme si la vie l’avait enfermée entre deux vitres. D’un côté les gens de son âge, et de l’autre les adultes. Elle au milieu. »
« Son sourire s’élargit. Un beau sourire avec des larmes aux coins des lèvres. »

J’ai apprécié le style, le cynisme, l’attitude sarcastique de certains personnages. Parfois drôle, parfois triste, un humour noir pour lequel je suis bon public. Je me suis attardée sur la forme, sur la manière de décrire les sentiments, les pensées, les envies, les rêves, les rancoeurs et tout ce que Gilles Peyroux arrive à faire ressortir.

En revanche, j’ai trouvé les histoires difficiles à suivre, plus encore les personnages. En fait, ils m’ont donné l’effet de supports. Comme si l’auteur se servait d’eux pour transmettre quelque chose, mais au fond, on se moque bien de qui ils sont. Je serais incapable de vous dire qui est qui et qui a fait quoi, quels sont leurs noms… C’est un peu dommage, on se perd un peu au milieu de tous ces visages.

Pessimiste. Terminer Amours biodégradables laisse un sentiment amer, un goût de désillusion, un air blasé de la vie. J’aurais aimé un peu plus de contraste, un rien d’espoir ? Tout ce que j’ai retenu des personnages, c’est qu’ils ont l’air d’avoir tout vécu et rien retenu, ou apprécié, qu’ils n’ont plus foi en rien, alors qu’ils sont si jeunes. C’est un peu triste.
La fin n’en est pas une, et là encore j’ai été un peu déçue. Je n’ai pas vraiment compris où ce recueil nous menait.

♣ Pour conclure ♣

Spleen.

Une plume rythmée, efficace, qui se laisse plus amplement apprécier par moments. Des bouts de vie parlants, malgré la difficulté à suivre et à retenir qui est qui. Un cynisme fort croustillant, un style parfois franc, brutal.

Je ne suis pas certaine que le recueil de nouvelles soit ma tasse de thé. Je m’y perds. J’ai tout de même apprécié ma lecture, bien que je n’ai pas tout saisi, suivi, et que tout ce soit terminé sur un ton fort pessimiste.
🤔

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