Le gang des rêves – Luca Di Fulvio

En allant acheter des timbres au bureau de tabac — je rigole, je faisais le plein de cigarettes, chacun ses vices — j’ai parcouru la table de livres et un titre me parlait plus qu’un autre : Le gang des rêves, de Luca Di Fulvio. J’avais déjà entendu ce titre entouré de commentaires élogieux au détour d’une vidéo de Maureen. Je me suis dis, tiens, pourquoi pas, je passe mon temps à remplir ma wishlist avec des ouvrages qu’elle conseille, c’est l’occasion d’en acheter et lire réellement un !
Je ne regrette vraiment pas mon achat <3

New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de « rêve américain ». C’est le cas pour Cetta Luminita, une Italienne qui, de haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils.

Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violecene et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut.

L’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse lorsqu’il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l’amour ?

♣ Ma lecture ♣

Je salue déjà la traduction française. Tout à fait remarquable, autant que je puisse en juger en n’ayant que la version traduite, ne lisant pas l’Italien ! J’ai pu sentir la patte de l’auteur, je n’ai relevé aucun faute, ce qui laisse penser qu’il y en a un nombre fort restreint. J’apprécie grandement lorsqu’un tel travail de forme est effectué sur un ouvrage, me laissant apprécier sans aucune autre distraction la plume de son auteur.

La plume de Luca Di Fulvio est puissante, vibrante. Au fil des phrases, des pages, on se plonge dans la vie de chacun des personnages avec le sentiment de vivre les scènes. On rencontre dans le roman les thèmes du cinéma et du théâtre, et l’écriture est aussi visuelle et parlante que ces deux arts.

Le récit commence fort, violemment même. Honnêtement la quatrième de couverture ne rend pas honneur à l’ouvrage, car en la lisant on ne s’attend certainement pas à prendre une telle claque dès le premier chapitre. Il faut être un peu masochiste pour se plonger dans le gang des rêves ; mais la plume à la fois étoffée et astucieuse de Luca Di Fulvio nous récompense rapidement pour nos souffrances, et j’ai refermé le livre avec une émotion fébrile, un contentement un peu tremblotant.

Des tranches de vies, une réalité dans la fiction qui nous met sur les fesses. L’auteur arrive à peindre un quotidien comme s’il avait pu remonter le temps et le vivre lui même. Et pas seulement une fois non, à travers plusieurs vies, plusieurs personnalités, plusieurs visions d’un monde en pleine évolution. On s’y croirait, nous sommes comme jetés au milieu des rues d’un New York des années vingt avec une impression d’évidence, de naturel.

 Je vous laisse avec ces quelques lignes extraites du livre (sans spoil), qui décrivent parfaitement l’essence de ce roman : « L’écriture l’avait tellement absorbé qu’il s’était comme égaré, oubliant sa vie réelle. Il était resté penché sur son clavier, tapant avec fougue, vivant ce qu’il écrivait comme s’il avait été là, avec ses personnages (…) Et chaque vie était reliée à celle des autres, comme des fils qui se croisaient et se recroisaient et finissaient par dessiner une toile d’araignée — un dessin bien réel, sans rien d’abstrait. Il n’y avait ni pathos ni ironie, que du sentiment. »

♣ Pour conclure ♣

Brillant, lumineux, vibrant.

Une plume criante de réalisme, des destins à la fois entrelacés et bien distincts auxquels on s’accroche.
Un récit fort, qui vous retourne et vous embarque sans vous laisser mot dire. Un coup de coeur !

Je vous conseille cet ouvrage du fond du coeur (quand il aura cessé de faire des bonds et se tortiller de partout).

2 thoughts on “Le gang des rêves – Luca Di Fulvio

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